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Another Canadian newspaper does the undo-able

November 17, 2005

In News

By Guy Taillefer
Édition du lundi 14 novembre 2005

Mots clés : Israël (pays), Gouvernement, Livre

En matière de coups de gueule, l’Américain Norman G. Finkelstein est expert: «On s’est beaucoup excité récemment autour de l’appel du nouveau président iranien Mahmoud Ahmadinejad à “rayer Israël de la carte”. Je n’approuve pas, mais il ne fait au fond que de la rhétorique, alors qu’Israël est en train, très concrètement, de rayer de la carte les Palestiniens.»

Professeur à l’université DePaul, à Chicago, universitaire juif de New York dont les parents sont des rescapés des camps de concentration nazis, M. Finkelstein s’emploie à pourfendre les «apologistes» qui, aux États-Unis, au Canada et en Europe, blindent l’État d’Israël contre les critiques les plus légitimes en semant à tout vent des accusations d’antisémitisme.

«Chaque fois qu’Israël subit des pressions internationales, dit-il en entrevue, on monte de
toutes pièces une campagne médiatique alléguant la montée d’un nouvel antisémitisme en Occident.
On le voit à nouveau se produire depuis 2001. Ma conclusion, c’est que ce “nouvel antisémitisme” n’existe pas.»

En un mot comme en mille, M. Finkelstein est téméraire et controversé. Dans un brulôt intitulé L’Industrie de l’Holocauste, publié en français en 2001, il dénonçait le recours à ce «nouvel antisémitisme» et s’en prenait aux organisations juives américaines qui exploitent la mémoire de la Shoah et la transforment en entreprise commerciale, ni plus ni moins.

M. Finkelstein poursuit sur sa lancée dans Beyond Chutzpah — On the Misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History, publié il y a quelques mois aux éditions University of California Press. Nouveau coup de gueule où il s’attaque aux «distorsions des faits» véhiculées par Alan Dershowitz, célébrité de Harvard et auteur du best-seller, The Case for Israel (2003).
Au-delà de la querelle avec M. Dershowitz, qui a fait du bruit dans les médias américains, l’intérêt de l’essai de M. Finkelstein tient au fait que, s’agissant des territoires palestiniens, il confronte les affirmations de ceux qui prennent la défense d’Israël en matière de droits de l’homme aux rapports d’Amnesty International, de Human Rights Watch, du Comité public contre la torture en Israël, des Médecins pour les droits humains en Israël et de B’T’Selem (le Centre d’information israélien pour les droits humains).
«Jetez seulement un coup d’oeil sur ce qu’ont à dire ces organisations ordinaires,
mainstream, et vous comprendrez que le bilan du gouvernement israélien en ce qui
concerne le respect des droits de l’homme à l’égard des Palestiniens est
absolument épouvantable.»